Mouvement n°51

Vincennes (que l’on ne connaîtra jamais)

Mouvement, l’indisciplinaire des arts vivants

N°51, avril-juin 2009, p. 92-97.

Laurent Grasso

Le Centre universitaire expérimental de Vincennes (Paris-VIII) fête, en 2009, le 40ème anniversaire de sa création au lendemain des événements de Mai 68. Vincennes promettait une autre université, vraiment libre, inter-trans-extradisciplinaire, inventive, critique, absolument, et avant-gardiste, véritablement tous les jours.


Olivier Sécardin et Arnaud Saint-Martin sont trop jeunes. Ils lui reconnaissent ça même, l’intervention d’Hélène Cixous. L’amour c’est ça. L’amour : c’est ça. Ça même. Qui paraphrase. Ça commence par la séparation – retrouver la faculté de créer des événements.


Rêve, je te dis.
Tu sais bien que ce qui se dit la nuit ne voit jamais le jour.
Peut-être mais ça promet. Ça promet, dit-elle – elle, c’est Hélène Cixous –, ça promet, c’est tellement intraduisible, c’est tellement français, ça n’appartient pas aux rêves. Je lui réponds, non, ça ne se peut pas. Non, enfin oui parce que ça fait longtemps que ça ne promet plus rien, que ça n’engage plus à rien, en rêve comme sur les campus. Si ça promet, ça ne promet rien de bon. Ça fait longtemps qu’on ne rêve plus. D’ailleurs, ça fait long feu, l’expérience poétique et l’expérimentation philosophique, toutes ces sortes de rêves. Comme ça, à mes nuits et à la fac, j’y vais toujours les poings serrés.
Elle – Il suffisait d’avoir entendu une phrase d’un certain prédateur présidentiel pour savoir ce qui nous attendait. Il suffisait d’avoir entendu que Tout est possible pour savoir immédiatement ce qui nous attendait. Ça s’entendait, les bottes. Ça s’entendait de loin. À nos portes et sous nos fenêtres, dans le sillage de nos oreilles crédules. C’était là, le ça s’entendait exactement depuis le lieu de celui qui écoute. Ça donne le la. Ça en faisait des tonnes, de promesses, promettait de dire la vérité, comme toujours avec la vérité.

On se disait en frissonnant « ça promet ». Ça promet, on savait qu’il n’y avait rien à attendre ; comme toujours, ceux qui entendaient le mieux savaient qu’il y avait tout à perdre, avant la chose arrivant. Ça promet et ça prend le pouvoir. On voit les rats et on ne voit pas la peste. Ça promet, c’est tellement intraduisible, tellement français. Das fängt ja gut an ! Ça commence bien. Ça promet et ça démantèle. On croit que c’est présidentiel alors que c’est strictement démentiel. Ça promet, et pas qu’un peu, « l’autonomie » des universités (ils lui ont trouvé un nom). Immédiatement, « l’autonomie, c’est la règle. Et je souhaite que nous allions plus vite, plus loin dans l’autonomie ». Pour un peu (pas ?) au-delà, ça se donne comme un rêve uni-vers-cythère. Alors que ça promet une descente aux Enfers. On voit où tout ça mène.

Uni-vers-Cythère


Univers-sectaire


Uni-vers / se taire

Les mensonges d’État, ça promet l’autonomie pour en finir avec la liberté. Comme si ça n’allait pas assez mal comme ça. C’est tellement grotesque, c’est vrai qu’il y a de quoi rire, c’est-à-dire déconstruire. Pour un peu, on croirait rêver. Mais quand ça promet et quand ça promet justement de tout détruire, il n’y a plus vraiment de quoi rire. Il y a de quoi devenir fou. Et un fou, je ne parle plus de l’homme du ressentiment ou de la vengeance, du pasolinien dénigreur, hargneux, rageur – celui qui a la rage de vivre, quand tout cède à la violence de la passion – mais de l’homme de rage, fou de rage, du fou et de l’homme en miettes, ça ne rêve plus à rien.

Faculté de Vincennes

Hélène Cixous

Lui – Jacques Derrida ou autre – croit-elle utile de rappeler, il se promet de nous rappeler que toute promesse est une menace car il y a du ça dans la promesse. C’est comme ça, parce qu’il y a une chance dans la promesse pour la promesse. Si la promesse était pure de menace ce serait un programme. Tous les programmes politiques sont des menaces déguisées en promesses ou des promesses menacées. De toute façon, à la fin, ça revient au même ; ça revient à prendre le pouvoir, et ça n’attend pas que le pouvoir change les hommes. Quand tu dis ça promet – promet de ne pas tenir ses promesses. Mais tant de gens veulent être absolument complices et victimes de faux prometteurs. Attention, ça promet. Ça promet a une dimension prophétique. Ça arrive, ça commence les temps à venir. Alors que c’est déjà là. Reste à savoir ce qui nous tombe. Six pieds sous terre. On sait d’où ça vient. Ça vient de loin, pour nous enfoncer encore un peu plus. Ils disent réformer, doucement, selon la loi de la trahison. Ça s’entendait : « C’est moi que les Français veulent. Ils attendent que je m’engage, que je m’expose. Les gens m’ont élu moi pour que je fasse des réformes » . Réformer ? Asseoir une légitimité en commençant par lapider un héritage. 68. Le mal qui passe pour un bien. La peine de mort. Ça forme un homme. Ça réforme, ça pressera tellement la détente du revolver dans nos têtes. Bang.

Elle – On ne peut pourtant pas ne pas promettre ou se promettre de manière minimale, c’est-à-dire ne pas penser à ce qu’il faut pour demain. Quand ça cite Derrida, « Enseigner, c’est s’engager »1, ça c’est Pécresse qui le dit, ça aussi, ça promet. Promet de ne pas tenir ses promesses. Ça se moque du monde.
À part ça ? (Il appelle ça comme ça). Ça va pas. Quelque chose ne tourne pas rond. C’est Hamlet, bien sûr (la scène dans le cimetière s’impose). Ça ne dit pas grand chose de dire les choses comme ça mais, ça ne va pas. Notre université, notre monde, notre époque, ça va pas.

Rêve, me dit-elle, avec le regard de celle qui dira ensuite, inexorablement, je le sais d’avance, « il faut bien vivre ». Je me tus. Ensuite on verra, tu verras. Il faudra arriver à écrire un livre réel de Vincennes comme si c’était un livre imaginaire et feint. Mais les romans et la vie ne se rencontrent que rarement, sauf peut-être quand l’État perd le contrôle de ses facultés.

Chantier de Vincennes, Hélène sur scène, backstage, ce souffle, cette voix-respiration, cette tendresse, véritablement tous les jours, mon Égyptienne, elle dit, elle écrit comme elle respire, véritablement tous les jours, affectueusement. C’est comme ça qu’elle signe ses séminaires. « Affectueusement ». Ses souvenirs sont des madeleines trempées dans du tilleul, les pavés disjoints de l’hôtel de Guermantes. Ils gisent dans la claire évidence, les clairières, des saisons perdues, là où parfois les souvenirs nous portent. À moi aussi, il me revient parfois le bruit de la pluie dans les bambous. Rêve, qu’elle disait, affectueusement et c’était Venise, pareille au parfum. Le paradis perdu promettait le paradis retrouvé. Ça promet encore, de Milton à Proust. Mais à condition, dit-elle, de n’avoir vraiment plus rien à perdre, à corps perdu : jeter ainsi le corps dans la lutte, c’est ce qu’elle disait non pas à propos de Proust ni de 68 mais de Joyce, il me semble. C’est son pays imaginaire. Mais toi, moi, nous, qu’est-ce qu’il nous reste ? Ce qui nous revient, à nous, notre génération ? Analyser la promesse, le promis, la promission ? La promesse à se promettre encore une fois ? Que sais-je ? Sauf si quelques révolutions viennent inventer la promesse et la fidélité à la promesse, elle dit. On peut toujours rêver. C’est un effort, toujours plus difficile, véritablement tous les jours.

Un jour, la voilà obstinée, inquiète, au travail, au téléphone. Derrida aussi, il communique mais outre, il passe outre, tout au-delà, depuis les États-Unis. Il y aura un coup de théâtre, immédiatement politique, depuis un bord toujours analytique. Ça, c’est l’événement.
Vous entendez ?

Non, vous n’entendez pas comment ça recommence à promettre. L’île des morts pour Cythère. Pour s’y taire. Vous croyez que je m’éloigne du sujet alors que j’y suis. On y est, tous et tragiques. On y est, tragiques quand on se détruit pour se protéger. C’est toi, c’est lui, elle, c’est moi. Tout ça pour exister. Lutter contre toutes sortes d’intimidations, véritablement tous les jours. Mais se laisser promettre que les compromissions protégeraient, c’est ça qui recommence, recommence à promettre, promet de ne pas tenir ses promesses. Comment peut-on croire encore naïvement que ça ne peut pas faire de mal ? Ça promet et ça ne fait pas de différence. C’est comme ça, tragique. Jusqu’au jour où il n’y a plus rien à faire.

Si, des choses, me dit-elle. S’engager. Elle dit que la première chose qu’ils ont accomplie ensemble, il y a quarante ans, c’est l’élaboration de l’Université de Paris-VIII à laquelle elle lui – Derrida – demanda de participer en 68. Cela deviendra plus tard l’une de ces petites légendes de vétérans qu’on se raconte à la tu te rappelles ? Avec ça, l’activisme est toujours d’actualité. Intempestif. C’est l’extrême enfance alliée à la déception. Et il n’est pas simple d’y répondre (et d’avoir un cœur d’enfant, oui, le cœur, c’est ça qui bat très vite tout à coup) parce qu’il faut exercer cette responsabilité avec passion, l’un peu moins que rien.

Un jour, on démissionne et puis on recommence. On croit qu’on y est mais tout ce que nous fondons, tout ça dérape. On oublie mais lui ne nous oublie pas. On croit avoir terminé avec ça mais ça n’en a pas fini avec nous. Ici, il faut se rappeler que c’est la plus vieille figure de la promesse. On y croit, on y va (les poings serrés), on n’y arrive pas. Et on répond, malgré nous, sachant bien tout ce que la promesse promet de déconvenues. De tout temps. Parce que l’intelligence n’est pas l’intelligence si elle n’a pas tous les présents, parole de poète. C’est pour ça aussi que quand ça promet, il faut être plus que visionnaire. Mais ça, qui le peut ? On y croit, on y va, on n’y arrive pas. Ça recommence, ça n’en finit pas et pourtant, il faut s’y tenir, y croire, encore, y travailler, véritablement tous les jours. Il faut croire à cette faculté. Peut-être parce que croire a cette faculté.

C’est pour ça qu’elle me dit avant tout, rêve, si tu peux. C’est sa façon à elle de me dire « je t’aime » ou sa politique de l’amitié. Elle à qui je dois tout ou presque. Elle qui me dicte ses mots, à la volée. Son texteamant (c’est difficile d’entendre son testament). C’est ça, ce silence autour de moi, la solitude du labyrinthe, à toutes les lumières de la journée et de la nuit. Sa voix, inextinguible.

Dans la scène suivante, il faut raconter l’urgence.
Pour quoi faire si certains ont le courage de vivre sans s’en préoccuper ?
Le plus souvent, les vies vont leur chemin comme les fleuves. Elles creusent leur sillage, naturellement. Comme un accomplissement continu. Mais parfois, les lits s’improvisent. Il faut s’y préparer, sinon anticiper.
Mais par où commencer ?
Par la démocratie, dit-il, ensuite, on verra.

Vincennes à tous

L’université sans condition, qu’il disait. Vincennes. C’était la réponse et, en théorie, l’antidote à la porcherie Sorbonne. Ça promettait de l’avant-garde, de l’interdisciplinarité, de libérer les programmes, de la diversité et de l’ouverture sans réticence, l’hospitalité sans condition à de nouveaux venus (les non-bacheliers, les ouvriers, les travailleurs, les marginaux en rupture de banc et autres sans-papiers…), l’université vraiment populaire, la générosité, vraiment tous les jours. Dans sa vocation sociale, Vincennes, esprit de confluence, d’affluence, d’influence, promettait de révolutionner l’enseignement. Suppression des examens, création de l’Unité de Valeur : trois heures de cours en dialogue, fin des cours magistraux, Licence validée par 30 UV obligeant à la mobilité disciplinaire…, Vincennes promettait d’ouvrir vraiment l’université sur le monde. Immédiatement, on lit sur un mur « De la critique de l’université à la critique de la société ». Tout un programme, véritablement avec audace. Exit le conservatisme de la chair(e) (les auteurs embaumés), l’atrophie intellectuelle, la faculté bourgeoise. Ça popularise. Ça commence à bouger, à faire l’épreuve d’une université expérimentale, la preuve à titre expérimental.

Les chiens aboient, la caravane passe. Vincennes dans les bois, « campement magique », commence à chier sur la pensée académique. Un nouveau peuple a la parole mais il faut faire vite, le tout est dans l’urgence. Il n’y a pas de temps à perdre si l’on veut faire lever du futur, car elle – Hélène – le sait, le printemps sera saisi d’hiver. Immédiatement, véritablement tous les jours, elle s’occupe de recruter les quarante premiers enseignants de Paris-VIII. Dans les plus brefs délais, le « noyau cooptant ». Et puis de recruter les esprits les plus brillants de leur génération. Tout compte fait, 20 profs, 50 maîtres de conf, 65 maîtres-assistants et 80 assistants. Pour travailler dans l’estime. Dire des choses simples et compliquées, parler par affects, intensités, expériences.

Le rideau se lève.
Inauguré le 13 janvier 1969 par Edgar Faure, alors ministre de l’Éducation nationale, le Centre Universitaire Expérimental de Vincennes est d’emblée politique comme on respire. C’est en prenant la politique au mot qu’il y a eu une invention philosophique et, tout de suite, sans mettre l’inconscient à l’index, cette histoire d’amour a fait du sens en « poème ». Elle aimait ce qui aime. Vincennes était d’avance philosophique. Parce qu’il y avait tout à faire, tout ça s’est fait dans l’amitié – parce que l’amitié est de part en part politique. Entendons. Faire, c’est tout faire ensemble. Tout exclut les petits calculs, les mandarins-œil torve et les petits roquets orthodoxes-maquillage appuyé, toute leur porcherie.

Véritablement par amitié, ça s’écrit, se consulte, se construit, se téléphone, se rencontre, ça s’échauffe. Canguilhem, Jankélévitch, Derrida, Cassen, Dommergues, Lacan, Deleuze sollicité par Foucault, puis Michel Serres. Lutte d’influence entre les mao et les trotskystes. Quand Badiou disserte sur la lutte idéologique, Rancière stalinise. Ça parle politique. Ça s’affaire, ça s’organise, ça pense, ça s’agite, ça critique, ça s’insulte, ça séquestre, ça désire, ça se querelle. À tout cela on croit, on croit espérer et promettre de s’y risquer. Effervescence, plans d’immanence, institution de la dissidence : le bois chahute. Ça rend sauvage. D’une sauvagerie d’avant la vie, celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Les lignes de force intellectuelles, jusque-là disséminées, entrent en coalescence, les Unités d’Enseignement et de Recherche sortent de terre comme les champignons. Ça sexualise aussi, naturellement. Le sexe et le désir chez Deleuze. En 70, « Logique et désir ». Un an plus tard, Lyotard économise libidinalement. En littérature, il y a tout de suite Jean-Pierre Richard, Michel Butor, Lucette Finas, Mario Vargas Llosa. Carlos Fuentes, Octavio Paz, Julio Cortázar hésitant, Roland Barthes, Michel Deguy, Tzvetan Todorov, Julia Kristeva plus tard. Tant d’autres. Je pense à Jean-Luc Godart qui posera sa candidature au département de cinéma mais ne sera pas retenu, à Frank Popper qui dirigea le département des arts plastiques de 70 à 83, de façon exemplaire, dit-on. Vincennes, premier département d’informatique en France, informatique et linguistique, Chomsky aux entours. Et puis le département de Chinois pour apprendre la Chine. L’urbanisme et la géopolitique s’institutionnalisant. Un département de danse, plus tard. Des cours de berbère. Vincennes et le souk, c’était la pensée avant le savoir. Preuve hâtive que le présent n’est plus ce qu’était le passé.

En 68, ça s’interpellait sous forme de boutade : « D’où parles-tu, camarade ? » demandait-on à l’illustre inconnu(e) qui prenait la parole. « D’où parles-tu, camarade ? ». On mesure un peu l’ironie du sort pour Vincennes. On pressent peut-être aussi un certain destin tragique de la gauche française. Bientôt, adieu forêt pensante. Adieu mon pays, de musique et de poésie. Vincennes dans le rang, tue l’amour. Les luttes internes ont raison de l’humeur novatrice. Vincennes s’enlise dans les AG, on s’écharpe au conseil, commissions sur commissions quand chacun savait que seule la démocratie était capable d’inventer une université sans œillères. Sans condition, qu’il disait. Du chaos naît l’ordre. L’enseignant, alors, devient son propre flic. Conforme. Inoffensif. Arriéré. La force cède à l’inertie de l’organisation, au règlement, l’enfer à Cythère. On pressent la contre-révolution culturelle des années 80. Au son de l’accordéon giscardien, ça promet d’y mettre un terme. Ça et là promet un déménagement. Tic tac tic tac. Get stupid. Le mépris (il faut voir comme on nous parle). Le printemps saisi d’hiver, disait Hélène que déjà les bulldozers s’activent. Et les pelleteuses. Et toutes sortes de taupes. Ça rase Vincennes. Été 80, le ministère de l’Éducation nationale délocalise Vincennes à Saint-Denis. Une décennie et puis s’en va. Vincennes, c’est fini. Fini, l’esprit. Dynamité. Ni vu ni connu. Exorcisé, notre campement magique, notre lieu commun, notre solitude – sauf dans ma tête.

Curieusement, si on y pense, je veux dire si on y pense vraiment, il y a une certaine poésie à savoir que l’hétérotopie de béton n’a fait qu’un pli. Mais il me semble aussi qu’une mémoire à elle seule n’y suffit pas. Ça nous revient, notre objet v. Un jour. En rêve. Une nuit. En origami.

Un jour ou l’autre, chaque homme a un passage difficile dans sa vie. Alors il lui revient la responsabilité d’accepter sa faiblesse pour donner, dans la vie, à la vie, quelque chose comme une fidélité. Écrire (la littérature à l’estomac), lire, lier, relier, relire, plier, rester, tenir, tisser, s’attacher (Ulysse à son mât). Toujours, je crois ça.

Pourtant, avec la fin de l’écriture, il vient le sentiment de l’injustice la plus grande. C’est ça qui est atteint, éprouvé et qui passe comme rien d’autre dans la vie. Oui c’est ça, la vérité, cette sorte de faculté. Rien d’autre : tourner la page.

Je sais, disait Debord, que les avant-gardes n’ont qu’un temps ; et que ce qui peut leur arriver de plus heureux, c’est au plein sens du terme, d’avoir fait leur temps.

Et parce que ce qu’il y a aujourd’hui ne se montre pas à chaque fois immédiatement, rêve (on peut toujours rêver) à ce dont Vincennes est le non, histoire de savoir comment s’en sortir.

Toujours est-il que quand on termine par écrire, on termine par respirer, affectueusement.



Arnaud Saint-Martin, Olivier Sécardin, Cit. Hélène Cixous.

Notes

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Vincennes, une aventure de la pensée critique, sous la direction de Jean-Michel Djian, Paris, Flammarion, 2009, 192 pages, 45 €.


[1]Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa à des journalistes de Marianne lors d’un entretien à l’Elysée, le 19 mai 2008, cité par Nicolas Domenach et Maurice Szafran dans Marianne, n°579, semaine du 24 au 30 mai 2008.